17 juin 2020 • Mis à jour il y a 18 juin 2020

Manifestations des soignants : une colère mise en scène

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En France, un tiers des employés des hôpitaux publics ne soignent pas les malades, contre un quart en Allemagne.

Le statut public hospitalier empêche à une infirmière parisienne d’être plus payée qu’une infirmière de l’Oise.

Les syndicats mettent en scène la colère des soignants contre les échecs de la bureaucratie de l'hôpital public.

Des dizaines de milliers de médecins, infirmières et autres professionnels de la santé ont défilé dans plusieurs villes françaises ce mardi 16 juin 2020, réclamant plus de moyens pour l’hôpital public, alors que la France compte déjà près de deux fois plus de personnel par lit que l’Allemagne.

Organisation : Cette mobilisation a été organisée par une dizaine de syndicats et de collectifs de soignants (CGT, FO, UNSA, SUD, Collectif inter-hôpitaux, etc.).

Jusqu’à 220 rassemblements ont été prévus dans tout le pays :

  • les manifestants étaient 18 000 à Paris, selon la police
  • 6 000 à Lyon,
  • 5500 à Nantes
  • 4 000 à Bordeaux
  • 3 500 à Marseille

L’objectif ? Obtenir des avancées pour les salariés des hôpitaux public en profitant du soutien engrangé auprès de la population pendant l’épidémie de coronavirus.

Surcoût administratif :

  • Avec 11,2 % de son PIB consacré aux dépenses de santé, la France fait partie des pays européens les plus généreux, avec l’Allemagne, la Suède ou les Pays-Bas. D’autres, comme le Danemark, la Finlande ou le Royaume-Uni ne dépensent pas plus de 10 % de leur PIB, soit un écart de 30 milliards d’euros par an.
  • La France compte plus de personnel par lit que l’Allemagne (1,7 personnel par lit en Allemagne, contre 3,1 en France), selon l’iFRAP. L’Etat a plus d’hôpitaux, plus de lits et dépense déjà 11 milliards d’euros de plus par an dans l’hospitalier public que nos voisins d’outre-Rhin.
  • Un tiers des employés des hôpitaux publics ne soignent pas les malades : Selon Raphaël Legendre, en France, un tiers des agents de la fonction publique hospitalière ne soignent pas directement les patients, étant soit des agents administratifs, soit des agents techniques. En Allemagne, en Belgique, en Espagne, ils ne représentent qu’un quart du personnel.

Un statu quo public qui pénalise les soignants :

  • Ce surcroît bureaucratique dans l’hôpital public aboutit à un personnel soignant relativement moins bien payé que leurs collègues européens : -6% par rapport au salaire moyen en France, contre +10% par rapport au salaire moyen dans les autres pays d’Europe.
  • En particulier, le statut public hospitalier empêche ainsi qu’une infirmière qui travaille dans un hôpital public à Paris soit plus payée qu’une infirmière qui travaille dans un hôpital public dans l’Oise.